• Découverte

    Ce cancer est un cancer qui touche principalement le jeune adulte (de 20 à 40 ans d’après la brochure de la ligue contre le cancer), et l'adulte de plus de 60 ans, seulement parfois il y a des exceptions.

      A la fin du mois de février 2013, je suis partie avec ma famille et des amis visiter Océanopolis, l'aquarium de Brest. A l'arrivée devant les manchots, je me mets face a eux et me plonge dans mes pensées. Sans trop savoir pourquoi ma main passe le long de mon cou et là les questions commencent dans ma tête; elle fusent et s'entrechoquent, la raison : une boule, d'environ 4 cm. Pourquoi est-elle là ? Qu'est ce que c'est ?

    Je me tourne vers ma mère après quelques instants et je lui demande "Maman pourquoi j'ai un "truc" là ?, en lui montrant ma bosse.

    Mes parents appelèrent le médecin trois jours plus tard voyant que la chose restait telle qu'elle. Le médecin ne comprenait pas ce que c'était et à partir de là, les rendez-vous s'enchainèrent et les questions s'accumulaient.

    J'ai eu une échographie mais le médecin a seulement vu une masse, il a pris les mesures de celle-ci mais on ne pouvait rien voir de plus grâce à cet examen. Alors ensuite j’ai été voir un ORL qui lui m'a donné un rendez-vous afin d'effectuer une ponction au cœur de la masse : j'avais rendez-vous a l’hôpital en salle de chirurgie. Ce fut une étape très douloureuse je me posais de plus en plus de questions et sur cette table opération en anesthésie locale je me demandais vraiment ce qui allait m'arriver. Le médecin a introduit une grosse seringue dans mon cou et a tenté de récupérer un échantillon de ce qui se trouvait a l'intérieur, malgré l'anesthésie je souffrait non seulement physiquement mais aussi moralement. Je suis sortie de la pleine d'interrogations dont je n'osais pas faire part à mes parents de peur de les inquiéter d'avantage. Le soir même mes parents reçurent les résultats de l'analyse de l'échantillon, ils ne me mirent pas au courant afin de ne pas m'effrayer mais ils venaient d'apprendre que leur fille avait sans doute un cancer.

    Le lendemain me voilà de retour chez mon médecin généraliste qui échangeait des regards inquiets avec mes parents pendant que je n'osais pas poser la question qui me torturait intérieurement : " C'est un cancer c'est ça ?". Ce médecin me dirigea donc vers le service de chirurgie de l'hôpital. J'ai eu rendez vous avec une chirurgienne pédiatrique qui m'annonça que l'on allait me retirer toute la masse sous chirurgie générale. le lendemain deux jours avant l’opération j’eus donc une rencontre dans le cabinet de l'anesthésiste, il dit alors à la fin du rendez vous (en donnant à mon père une ordonnance) que c'était sans doute la face visible de l'iceberg et que je devait absolument faire une radiographie des poumons avant l'opération. Le mercredi, la veille de l’opération je me rendis donc a jeun (avant d'aller en cours) dans le cabinet d'imagerie médicale de ma ville. Je fis alors cet examen, au moment des résultats ils appelèrent mon père uniquement. Remarquant que leur entrevue durait et que la porte était entrouverte je me suis donc avancée près de cette porte et c'est la que je la vis pour la première fois : une masse dans ma cage thoracique. Le radiologue me fit entrer voyant que j’assistais a cet affreux spectacle. Il m'expliqua que l'opération prévue pour le lendemain sous anesthésie générale serait modifiée en raison de cette chose dans le médiastin qui comprimait mon cœur. Il n'aurait pas tenu avec l'anesthésie et j'aurais fait une crise cardiaque. Je serais morte, si l'anesthésiste n'avait pas recommandé fortement un examen pulmonaire. le radiologue me dit alors qu'il y aura bien une opération mais sous anesthésie locale et que ce sera seulement pour faire une biopsie : prélever un morceau de la chose que j'avais dans le cou et l'envoyer au laboratoire d'anatomopathologie pour qu'il soit analysé et que l'on sache enfin clairement de quoi il s'agissait.

    En retournant en cours ce matin là, là où javais un doute, il n'existait plus : il y a avait bel et bien quelque chose de grave.

    Je me rappelle, ce jour là j'avais une interrogation de musique, je devais chanter "La Javanaise" de Serge Gainsbourg avec des garçons de ma classe. Je suis arrivée totalement chamboulée mais je me suis dis que j'étais capable de tenir cette matinée sans craquer. Je chantais avec mes camarades et en plein milieu de la chanson je me suis arr, regarde autour de moi, et me mets a pleurer. Si fort que j'ai cru ne jamais m'arrêter. Le délégué m'amena à l'infirmerie et c'est alors que je racontai tout. J'étais morte de peur pourtant toujours dans le but de protéger ma famille je suis revenue chez moi, le midi, comme si de rien était.

    Le jeudi matin je n’étais pas en cours, à 6h du matin je partais a jeun, accompagnée de mon père et de ma mère, pour l'hôpital où mon opération était prévue.

     J'arrivai donc à l'hôpital ce jeudi. Une fois préparée je partais sur mon lit à roulette vers le bloc opératoire, mes parents m'ont accompagnée le plus loin possible et ils durent lâcher ma main... Je me suis mise a pleurer j'avais la sensation d'être coincée dans une cauchemar qui n'en finissait plus. Je me rappelle qu'un j'étais dopée à la morphine et l'anesthésiste me demande si je voulais de la musique puisque j'allais rester consciente durant l'intervention sans trop savoir pourquoi (la morphine) j'ai répondu "hubert félix thiéfaine". C'est donc au doux son de "sweet amanite phalloide queen" que je sombrais dans un état comateux.

    A mon réveil, j'avais du mal à respirer comme si quelqu'un maintenait une pression sur ma gorge, je me suis rapidement rendue compte que c'était la chose : elle était devenue bien plus imposante après l'opération. Une fois réveillée on m'augmenta ma dose d'antidouleurs et l'on me ramena vers ma chambre. Je me reposais tandis que mes parents veillaient sur moi. Deux heures plus tard, les médecins arrivèrent et deux d'entre les trois demandèrent a mes parents de les rejoindre dans le couloir. le troisième quant à lui vint vers moi et tandis que mes parents sortaient il s'adossa contre le mur à côté de mon lit, il me dit alors" comme tu dois t'en douter les résultats sont inquiétants, sinon on ne t'aurait pas opérée si l'on ne se doutait sérieusement de quelque chose. Tu ne vas pas bien, tu es malade. Nous allons te traiter." Je lui demandai alors "C'est grave c'est ça ? Qu'est ce que j'ai ? Dites le moi..."

    "Tu vas être traitée par chimiothérapie". Je savais ce que cela signifiait du haut de mes 13 ans. Ces mots résonnaient désormais dans ma tête aux côtés des pleurs et cris étouffés de mes parents que je percevais depuis le couloir.

     


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